mercredi 10 avril 2013

LE DISCOURS D'UN ROI - Mark Logue & Peter Conradi

Titre:      LE DISCOURS D'UN ROI
Auteur:  Mark Logue - Peter Conradi
Genre:    Biographie
Pages:    330

Résumé:
 
  
Dans les premières décennies du XXe siècle, la famille royale britannique fut sauvée par un homme, ce n’était ni le premier ministre, ni l’archevêque de Canterbury. Lionel Logue était un illustre inconnu, orthophoniste autodidacte, profil atypique qui lui valut les railleries du Tout-Londres. Lionel Logue n’était ni un aristocrate, ni même un véritable Anglais, c’était un roturier d’origine australienne. Pourtant c’est bien lui qui transforma le nerveux et bègue Duc d’York en l’un des plus grands rois qu’ait connu l’Angleterre, après que son frère Edouard VIII eut abdiqué en 1936 par amour pour Wallis Simpson. Voici l’histoire inédite de l’incroyable relation qui unit Lionel Logue et le futur roi George VI. Écrite avec la collaboration de son petit-fils et nourrie de documents familiaux exclusifs : les archives et journaux privés de Lionel Logue et sa correspondance avec le roi. Au-delà des secrets de cette relation entre les deux hommes, on y découvre le rôle essentiel de la femme du roi, future Reine Mère, qui sut rapprocher l’orthophoniste de son mari et sauver ainsi sa réputation et son règne. Le Discours d’un roi est une plongée étonnante au coeur d’un monde extrêmement secret, révélant par exemple pour la première fois quels tourments George V fit endurer à son fils à cause de son bégaiement. Jamais auparavant portrait aussi personnel de la monarchie britannique n’avait été brossé, moins encore à travers les yeux d’un roturier australien fier de servir, et de sauver, son roi.

Son petit-fils, Mark, au terme d'un long travail dans les archives familiales, publie aujourd'hui sa biographie. On y retrouve toute la trame du film de Tom Hooper - lui-même très fidèle à l'histoire réelle...
La grande histoire enfin qui s'invite dans un drame intime et cette double ironie pour le souverain paralysé par le trac : il doit s'exprimer en direct (l'enregistrement et le montage n'existent pas encore) et il a face à lui les deux plus grands tribuns du siècle : Mussolini et Hitler. 


Mon Avis:


J'ai lu ce livre avec délectation.

De prime abord j'ai eu peur qu'il ne soit comme souvent que la simple transcription du magnifique film, mais pas du tout!

Ici le livre se concentre sur le vie de Lionel Logue et non du roi.

Cette biographie est un bonbon, très bien écrite, très intéressante historiquement parlant. Je dirai que cet ouvrage vient en complémentarité du film.

Il nous explique plus en détails le point de vue de M.Logue, on comprend d'où il vient et quelles ont été ses motivations pour aboutir au succès qui lui est rendu.

C'est bon de se pencher sur ces hommes de l'ombre qui œuvrent discrètement hors des flashes et dans l'ombre de personnages plus importants politiquement ou historiquement parlant.

Je recommande cette lecture vivement. 

 Extrait de l'introduction
J'ai passé une grande partie de ma jeunesse, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, en Belgique, où mon père, Antony, travaillait comme juriste au siège européen de Procter & Gamble. Au fil des ans, nous avons occupé différents logements en banlieue de Bruxelles, mais une chose ne changeait jamais : où que nous fussions, une série de photographies et de souvenirs finissait installée sur le manteau d'une cheminée ou le rebord d'une fenêtre.
On y trouvait entre autres une photographie de mon père en uniforme des Scots Guards ; une autre de lui et de ma mère, Elizabeth, le jour de leur mariage en 1953, et un cliché de Lionel, mon grand-père paternel né en Australie, et de son épouse Myrtle. Mais aussi, ce qui me paraissait plus étrange, un portrait encadré du roi George VI, père de la reine actuelle, signé et daté du 12 mai 1937, date de son couronnement ; un autre de lui et de sa femme, Elizabeth, que ma génération a surtout connue comme la reine mère, et de leurs deux filles, la future reine Elizabeth, alors âgée de onze ans, et sa petite soeur, Margaret Rose ; et un troisième du couple royal, daté de 1928, quand ils n'étaient encore que le duc et la duchesse d'York, signé Elizabeth et Albert.
On avait dû m'expliquer la raison de la présence de toutes ces photographies, mais quand j'étais petit, je n'étais que rarement très attentif. Je comprenais que Lionel était notre lien avec la royauté, mais pour moi, il était de l'histoire ancienne. Il était mort en 1953, douze ans avant ma naissance. Tout ce que je savais de mon grand-père, c'était qu'il avait été l'orthophoniste du roi - quoi que cela ait pu être - et je ne cherchais pas à en apprendre plus. Je ne posais jamais d'autres questions, pas plus que l'on ne me fournissait davantage d'informations. Je m'intéressais nettement plus à toutes les médailles et tous les boutons placés autour des photographies. J'adorais porter la ceinture et la casquette d'officier de mon père, et jouer à la guerre, les médailles fièrement épinglées sur ma chemise.
Mais en grandissant, puis quand j'ai eu des enfants à mon tour, j'ai commencé à me demander qui avaient été mes ancêtres et d'où ils étaient venus. Ma curiosité fut encore attisée par l'intérêt croissant dont la généalogie s'était mise à faire l'objet. Étudiant l'arbre généalogique de la famille, j'ai découvert une arrière-grand-mère de Melbourne qui avait eu quatorze enfants, dont sept seulement avaient survécu au-delà de la petite enfance. J'appris également que mon arrière-arrière-grand-père avait quitté l'Irlande pour l'Australie en 1850 à bord du SS Boyne.
Pour ce que j'en savais, mon grand-père n'était que l'un des membres d'une famille nombreuse éparpillée entre l'Australie, l'Irlande et la Grande-Bretagne. Vision qui était toujours la mienne, même après la mort de mon père en 2001, quand je fus amené à mettre de l'ordre dans les papiers personnels qu'il conservait dans un grand meuble classeur gris. Là, parmi les testaments, les actes notariés et d'autres documents importants, se trouvaient des centaines de vieilles lettres et photographies rassemblées par mon grand-père, le tout soigneusement rangé par ordre chronologique dans un porte-documents.
Ce n'est qu'en juin 2009, quand j'ai été approché par Iain Canning, qui produisait un film sur Lionel, Le Discours d'un roi, que j'ai commencé à comprendre le rôle qu'avait joué mon grand-père : comment il avait aidé celui qui était alors le duc d'York, monté à contrecoeur sur le trône en décembre 1936 après l'abdication de son frère aîné, Edouard VIII, dans le combat qu'il mena toute sa vie contre un bégaiement chronique qui faisait de chacun de ses discours, en public ou à la radio, une expérience pénible et terrifiante. J'ai peu à peu compris que sa vie et son oeuvre pouvaient intéresser un public beaucoup plus étendu que ma propre famille. 

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